

Racines Historiques
Dès le début de la Réforme (xvie siècle) de petits groupes protestants (anabaptistes, évangéliques mennonites; en Alsace, en Suisse et en Allemagne notamment) souhaitent revenir à une piété et à une foi conformes à l’Évangile avec un engagement plus personnel envers le message du Christ. Ils se distinguent de Luther et Calvin par une réforme dite "radicale", qui revendique la séparation des Églises et de l'État et plaide pour des assemblées autonomes composées de convertis. Par ailleurs, ils refusent pour la plupart le baptême des enfants. Entre 1525 et 1529, il n'y avait que 29 groupes de ce type à Zurich et 10 à Schaffhouse. Vers 1630, on les estime au nombre de 4 000. Le courant évangélique continue d'irriguer les Églises de la Réforme et engendre des communautés vivantes.Dans les pays protestants qui faisaient preuve de tolérance, ces petites Églises de professants ont pu progresser, remettant en lumière de nouvelles facettes de l'enseignement du Nouveau Testament. Pour information certaines Églises de types évangéliques qui existent aujourd'hui en France plongent leurs racines au XVIème ou xviie siècle (notamment en Alsace). Ces Églises se reconnaissent comme Églises évangéliques et sont recensées dans l'annuaire des différentes Églises évangéliques de France,
C'est ainsi qu'en Grande-Bretagne, se développèrent les Baptistes et les Quakers. En Allemagne, les Frères Moraves retrouvaient toute l'importance de cette rencontre avec Dieu que la Bible appelle "conversion". En Angleterre, à la fin du xviiie siècle, John Wesley, pasteur de l'Église anglicane, prêche un retour aux sources de la foi. Il fonde des Églises si bien organisées qu'on les appelle "Méthodistes". C'est encore l'émergence du courant évangélique au sein même des Églises qui réapparaît tout au long duxixe siècle, avec l'Armée du Salut, la Mission de Paris, les Sociétés bibliques. Ce mouvement a mis en valeur l'autorité des Écritures et la piété des temps apostoliques au sein du christianisme, tout en l'insérant dans la modernité. Henri Dunant fondateur de la croix rouge internationale, Martin Luther King, William Booth fondateur de l'Armée du Salut sont autant de personnages évangéliques marquants dans notre société.
Plus récemment (fin du xixe siècle) des Églises revivaient l'expérience de la Pentecôte en Arménie, aux Indes, en Chine, au Chili, bien que sans personnalités marquantes comme Luther ou Wesley l'avaient été en leur temps.
Il est impossible de fixer une origine unique au "pentecôtisme" moderne. Ni le grand Réveil du Pays de Galles, en 1904, qui sortit la chrétienté évangélique de sa torpeur ; ni le Réveil de Asuza Street à Los Angeles, en 1906, qui attira des observateurs du monde entier, ne peuvent être considérés comme les seules sources historiques contemporaines du mouvement de Pentecôte.
Ce mouvement se caractérise par la redécouverte de la dimension charismatique, c'est-à -dire du baptême dans le Saint-Esprit et des dons spirituels (1 Corinthiens 12 v 9 à 11), comme au jour de la Pentecôte, selon le récit du Nouveau Testament (Actes 2).
De fait, en plus des textes des Actes des apôtres, de l'épitre aux Corinthiens... ce phénomène n'était pas nouveau puisque plusieurs pères de l'Église parlaient eux aussi de dons spirituels et de glossolalie dans leurs écrits ou lettres (Irénée de Lyon, Clément de Rome, Tertullien...).
- Tertullien, « Contre Marcion », III, 239.
- Irénée de Lyon, Contre les Hérétiques, I, 409.
- Chrysostome, Homélie sur l’Épître de Paul aux Corinthiens.
Parmi tous les différents réveils cités ci-dessus, le réveil du pays de Galles, les réveils de Topeka, Azusa Street ont contribué au véritable développement du mouvement de pentecôte.
Ces deux derniers réveils sont généralement attribués à un camp de prière organisé sous la direction de Charles Parham (pasteur méthodiste), à Bethel Bible College à Topeka, au Kansas, aux États-Unis d'Amérique, le 1er janvier 1901. Il s'est rapidement étendu au Missouri, au Texas, à la Californie et ailleurs. En 1906, un camp de réveil, sous la direction de William Seymour, eut lieu à la Mission d'Azusa Street à Los Angeles et a attiré des croyants du monde entier. Les aspects du réveil de la Pentecôte n'ont pas été bien accueillis par les Églises établies, et les associés au mouvement se trouvèrent bientôt forcés de quitter leurs Églises d'origine. Ces croyants ont cherché à établir leurs propres lieux de culte et fondèrent des centaines d'Églises spécifiquement pentecôtistes.
En 1914, de nombreux ministres et laïcs ont commencé à réaliser combien l'implantation du réveil pentecôtiste était profond. Les dirigeants ont senti le besoin de protéger et de préserver les résultats du réveil en unissant le mouvement en une Communauté unie. En avril 1914, environ 300 pasteurs et laïcs ont été invités venant de 20 pays pour assister à une Assemblée Générale à Hot Springs, Arkansas, États-Unis, pour discuter et prendre des mesures sur ces questions et d'autres besoins pressants.
La communauté restante qui a émergé de la réunion a constitué la Conférence Générale des Assemblées de Dieu aux États-Unis d'Amérique (General Council of the Assemblies of God in the United States of America).
Avec le temps, des mouvements autonomes auto-financés et indépendants de la Conférence Générale ont été formés dans plusieurs pays à travers le monde, provenant soit de mouvements pentecôtistes locaux soit comme conséquence directe du travail des missions de la Conférence Générale.
Ainsi, les Assemblées de Dieu de France sont autonomes et indépendantes des Assemblées de Dieu de Finlande, d'Italie ou de Grande-Bretagne. Les Assemblées de Dieu sont l'une des plus anciennes et des plus importantes familles du mouvement de Pentecôte.
Par ailleurs, il convient de souligner que les Assemblées de Dieu de France n'ont pas été fondées par des Américains (contrairement à ce que certains aiment à penser) mais se sont développées à partir d'une Église baptiste indépendante (créée en 1890) et du Ruban Bleu ( avec Mlle Biolley et M. Gallice ) avec le concours d'un missionnaire anglais d'origine anglicane (Douglas Scott arrivé en 1930), d'un prédicateur baptiste français (Félix Gallice), d'un Danois d'origine luthérienne (Ove Falg) et d'un prédicateur roumain d'origine orthodoxe (Cristo Doumoutchiev) ! Le premier président des assemblées de Dieu de France sera aussi un pasteur français d'origine baptiste (Pierre Nicolle).
Tous ces hommes ont donc été convaincus et ont expérimenté le message des évangiles et des actes des apôtres et sont devenus de véritables prédicateurs de l'évangile. Ils furent parmi les tout premiers pasteurs pentecôtistes en France.